Easter Freeze

Il est des jours où l’on resterait bien au lit, un bon bouquin à la main pendant que le temps se déchaîne derrière la fenêtre. Le 11 avril 2017 en fait clairement partie.

Un avis de tempête est lancé dans la région de Darwin. La pluie qui a commencé en début d’après-midi ne cessera que 24h plus tard. Le vent souffle en continu et les branches de palmiers s’accumulent dans la rue. Le temps s’assombrit et la température est en chute libre : des 35°C habituels on est tombé à 20°C. C’est le jour le plus froid que les australiens aient connu depuis avril 1961…

Panique dans les maisons darwiniennes : « it’s almost freezing here ! ». Pull, pantalons et châles enfilés, on pense enfin à ouvrir toutes les fenêtres et les portes pour une séance de rafraîchissement intégral de la maison. Tous les insectes et petites bêbêtes possibles en profitent pour se faufiler à l’intérieur : lézards, geckos, papillons diurnes, nocturnes et cafards pour ne citer que les plus courants. Nous, petits français à peine débarqués en Australie, on est bien content de retrouver un peu d’air frais en ce début de Pâques.

Des unes de journaux aux allures apocalyptiques en passant par des images télévisuelles chocs des piétons en proie à des parapluies incontrôlables, tous les moyens sont bons pour faire comprendre à la population que la promenade du chien pourra attendre encore un peu. Un nom est d’ores et déjà donné au potentiel cyclone en devenir : ce sera Frances. Un peu comme si c’était notre faute…

La raison d’un tel remue-ménage est simple. Depuis l’hiver 1974 où le cyclone Tracy a quasiment rayé Darwin de la carte, les tempêtes tropicales sont devenues une véritable source d’angoisse et de préoccupation.

Finalement le cyclone ne s’est pas formé et la tempête s’est calmée. La chaleur et l’humidité ont repris leurs droits et les ventilateurs se sont rallumés. La saison sèche peut encore attendre. Et notre sudation recommencer à bon rythme.


Le père Noël n’est pas passé à Darwin. Dans la nuit du 24 au 25 décembre 1974, le cyclone Tracy venu du nord a déferlé sur Darwin faisant 71 morts. Des rafales de vent allant jusqu’à 280 km/h et un diamètre très réduit (à peine une centaine de kilomètre) ont également contribué à sa triste renommée. L’évacuation de la grande majorité des habitants et la destruction de plus de 70% des bâtiments ont profondément changé le visage de la capitale du Territoire du Nord.

Aujourd’hui, la ville garde plusieurs traces du passage de Tracy. Des bâtiments détruits dans le centre-ville ont été conservés en hommage. Le musée de Darwin a consacré une de ses salles à la reconstitution de l’événement. Mais le plus improbable des signes de Tracy, ce sont ces mises en garde à répétition sur les plages et les grands espaces verts contre les morceaux amiantés d’anciens bâtiments détruits par le cyclone puis déplacés au gré des marées. Comme si les crocodiles ne suffisaient pas…

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